Comprendre les crises internationales du 21ème siècle

dimanche 25 juin 2023

Un coup d'État qui réussit malgré son échec

 

Un coup d'État qui réussit malgré son échec.

Après un résumé du coup d'État ayant eu lieu en Russie les 23 et 24 juin 2023, l'auteur introduit l'hypothèse que l'opération avait pour objectif de se terminer ainsi afin de déstabiliser l'État russe tout en évitant une guerre civile fratricide.

 


La tentative de coup d'État militaire à Moscou les 23 et 24 juin derniers, menée par le Groupe Wagner, une organisation de mercenaires russes dirigée par le redoutable Evgueni Prigojine, a surpris tant par son commencement que par sa conclusion.

Le vendredi 23 juin, Prigojine accuse le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou et le chef d'état-major Valeri Guerassimov d'avoir délibérément orchestré des frappes aériennes contre les positions du Groupe Wagner en Ukraine. Cet événement, dont la véracité n'a toujours pas été confirmée, survient après plusieurs mois de désaccords violents quant à la gestion de la guerre en Ukraine. En quelques heures seulement, l'impensable se produit : les troupes de Prigojine franchissent la frontière et des milliers de combattants, à bord de véhicules de combat, se dirigent vers la ville de Rostov-sur-le-Don, située à 1000 km de Moscou. La surprise se poursuit lorsque Prigojine dénonce les méthodes de l'État russe, en particulier de sa branche militaire, et appelle les différents corps d'armée à se joindre à son insurrection. Rostov-sur-le-Don tombe en quelques heures à peine, sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré. Les locaux du District Militaire Sud, quartier général régional pour la gestion de la guerre en Ukraine, sont également conquis sans grande résistance. Depuis cet endroit, Prigojine divulgue des informations classifiées, notamment que le nombre de soldats russes tués au combat est quatre fois supérieur aux chiffres communiqués par le renseignement militaire à l'état-major, et que les chiffres diffusés par les médias d'État russes à la population sont dix fois plus élevés. En somme, le chef de guerre prétend qu'il y a 40 fois plus de morts que ce que le grand public entend dans la propagande d'État.

L'opération semble avoir été minutieusement préparée, les passages de frontières se déroulent sans encombre, les forces de police et l'armée russe n'opposent aucune résistance. Les colonnes de chars et autres véhicules de combat foncent à toute allure en remontant vers Voronej, située à 500 km de Moscou. La capitale se retrouve en émoi, des forces de défense sont mobilisées partout en ville. La classe politique est en plein désarroi, de nombreux avions officiels quittent la ville en masse. Poutine fait une déclaration dans laquelle il condamne fermement la rébellion et annonce que les coupables seront sévèrement punis. Une vague de soutien au président de la part des responsables russes s'ensuit, mais elle n'est pas aussi convaincante ni aussi rapide qu'on pourrait s'y attendre. Certains restent silencieux, comme le Kazakhstan qui refuse de prendre position.

Les premiers affrontements apparaissent : des hélicoptères de l'armée régulière russe sont abattus après avoir tiré sur les colonnes de chars qui remontent les autoroutes. Un dépôt de pétrole à Voronej est également détruit par un autre hélicoptère de l'armée. Quelques frappes aériennes commencent à viser les autoroutes pour ralentir la progression rapide des rebelles.

Le 24 juin, Voronej tombe aux mains de l'insurrection, encore une fois sans combat, et les colonnes de chars ne s'arrêtent pas, poursuivant leur course vers Moscou. Une opération anti-terroriste est officiellement déclenchée, l'état-major envisage de couper les ponts au sud de Moscou pour empêcher les putschistes de pénétrer dans la capitale. Parallèlement, l'armée du chef de la région de Tchétchénie est dépêchée en urgence vers Rostov-sur-le-Don pour reprendre le contrôle de la ville.

À 17 heures, heure de Moscou, les troupes du Groupe Wagner atteignent la région de Moscou, plongeant la ville dans le chaos. C'est alors que la deuxième surprise survient : Prigojine annonce avoir accepté une proposition pour mettre fin au conflit et ordonne à ses troupes de cesser l'insurrection et de retourner dans leurs camps. Prigojine aurait accepté de quitter la Russie pour s'installer en Biélorussie avec la garantie de ne pas être poursuivi. Ses troupes bénéficieraient d'une amnistie partielle et seraient partiellement intégrées à l'armée régulière russe. Cependant, on ignore ce qu'il obtient en échange. Les rumeurs vont bon train et la principale supposition est que le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou et le chef d'état-major Valeri Guerassimov devront démissionner.

Maintenant que ce rappel des faits est effectué, projetons-nous un peu dans l'analyse et l'avenir. Cette opération est un succès militaire en termes d'efficacité, de préparation et de réussite. Manifestement, elle a été soigneusement planifiée, le matériel et les munitions ont été accumulés, les troupes étaient prêtes et il est possible que certains officiers de l'armée régulière aient laissé faire. On notera, par exemple, la faible réponse aérienne aux colonnes de chars des rebelles qui remontaient l'autoroute M4 directement vers Moscou.

On peut supposer que Prigojine n'espérait pas que son plan se déroule encore mieux que cela. En quelques heures seulement, plusieurs milliers de ses troupes fidèles étaient aux portes de Moscou sans verser presque une goutte de sang russe. Alors, si le plan se déroule comme prévu, pourquoi l'interrompre ? Pourquoi accepter une porte de sortie ? Qu'espérait-il obtenir en échange de cette opération périlleuse ?

Envisageons alors que cette issue inattendue du conflit fasse partie du plan de Prigojine. Imaginons qu'après un premier coup de maître, un second ait été joué. En effet, espérait-il prendre Moscou ? Cela aurait été un pari encore plus risqué, la ville aurait été défendue, les ponts auraient été coupés, des frappes aériennes auraient probablement été déclenchées contre ses troupes. Et pour quel objectif ? Montrer qu'il était capable de prendre le contrôle de la capitale et de déclencher une guerre civile dont l'issue était très incertaine, voire improbable ? Cela aurait été un comportement étrange de la part de quelqu'un qui est connu pour sa loyauté envers sa patrie, son nationalisme et son patriotisme russes. Pourquoi causer un chaos total dans son pays et gaspiller le sang de ceux avec qui il a partagé tant de conflits ?

Voici une hypothèse: dans l'immédiat, Prigojine ne sera pas poursuivi et part vivre tranquillement dans le pays voisin, malgré une tentative de coup d'État. On peut déjà conclure qu'il s'en sort très bien. Ensuite, son action a été redoutable pour discréditer le pouvoir en place, et des démissions sont à prévoir dans les jours à venir. Poutine, qui tente de régner d'une main de fer dans un gant de fer, se retrouve affaibli aux yeux de tous, tant auprès de l'élite russe que de la population qui a accueilli les troupes de Wagner avec enthousiasme, de quoi faire trembler n'importe quel dictateur. Son plan pourrait consister à frapper vite et fort, montrant ensuite qu'il maîtrise suffisamment la situation pour interrompre le conflit qu'il a déclenché au moment que lui-même choisit, pour enfin profiter des fissures qui se sont créées au sein de l'appareil d'État russe pour, à termes, accroitre son rôle et celui de ses alliés.

Ainsi, un coup d'État que tout le monde attendait sanglant pourrait se transformer en une révolution de palais. Les semaines à venir seront déterminantes pour l'avenir du système gouvernemental russe. Et nous n’avons pas encore fini d’entendre parler d’Evgueni Prigojine, mort ou vif.

Sapiens.

lundi 4 avril 2016

Panama Papers: la bombe financière - acte I

Alors que ce chaleureux premier weekend d'avril, aux températures printanières, touchait tranquillement à sa fin, 109 sites d'informations dans 76 pays ont publié simultanément, aux alentours de 21 heures, la plus grande affaire de fraude fiscale de l'Histoire humaine.

Il y a un an, le journal allemand Süddeutsche Zeitung reçoit un email d'une source anonyme proposant gracieusement des informations. La rédaction accepte évidemment et s'en suit des échanges de données dans des volumes inédits: 2,6 Téraoctets de données, c'est 1500 fois Wikileaks et cela correspond à 11,5 millions de fichiers!

Face à tant d'informations, la rédaction du journal allemand entre en contact avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui à son tour inclut une centaine de ses partenaires dans l'analyse des fichiers. 400 journalistes travaillent alors pendant plusieurs semaines, jusqu'à hier soir lorsque le premier volet est prêt à être diffusé massivement: 140 individus et entreprises de toutes nationalités sont alors exposés.

De quoi parle-t-on?

Et bien tout simplement d'évasions et fraudes fiscales à travers des sociétés dites "offshore". C'est à dire une société enregistrée (immatriculée) dans un pays autre que celui du résident fiscal (ailleurs que là où vous payez vos impôts). Ce qui n'est pas nécessairement illégal, chaque contribuable à le droit de créer une telle société MAIS il doit la déclarer!
Et c'est sur ce point que l'affaire porte, le Panama est un petit paradis fiscal où créer une société est aisé et permet de le faire sous, par exemple, un prête-nom. Ainsi les propriétaires de ces sociétés n'ont tout simplement pas déclaré à leur fisc, être détenteurs de ces sociétés et n'ont donc pas été imposé sur les actifs, les bénéfices et n'ont pas payé les nombreuses taxes que la fiscalité nous impose (sans mauvais jeu de mot).


Ce qui à déjà été révélé

Le premier volet diffusé dénonce 140 individus: chefs d'états, membres de gouvernements, proches de hauts fonctionnaires, acteurs, sportifs, hommes d'affaires, réalisateurs, artistes, tous les métiers sont concernés avec un point commun de taille: ils sont "riches".
La liste détaillée des hommes d'états déjà divulguée est disponible ici: Hommes d'Etat
Et la liste complète là: Liste complète

Pour les plus célèbres d'entre eux, on notera:

  • les chefs d'états de: l'Argentine, l'Islande, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Ukraine;
  • les proches: du premier ministre britannique, du président russe, du roi d'Espagne, de l'ancien Secrétaire Général de l'ONU, du "président" de la Syrie;
  • Autres: le réalisateur Pedro Almodovar, le sportif Lionel Messi, l'acteur Jacky Chan.


Et la France dans tout ça?

Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas en reste. Pour l'instant "seuls" cinq de nos concitoyens sont concernés, mais pas des moindres:

  • Jérôme Cahuzac: (hahaha) plus besoin de présenter notre ancien ministre du budget déjà en procédure pour fraude fiscal et dont la charge d'état qui lui incombait était précisément de la combattre.
  • Patrick Drahi: président du groupe Altice, actionnaires, entre autres, de BFMtv, l'Express, Libération...
  • Patrick Balkany: (hahahaha) Maire de Levallois-Perret et grand "usager" de la Justice Française
  • Arnaud Claude: associé de Nicolas Sarkozy (hihihi)
  • Michel Platini: ancien président de l'UEFA et de la commission d’éthique de la FIFA (connue pour sa droiture haha)


Et ce n'est que le début! 1000 ressortissants de notre beau pays sont concernés et apparemment un de nos principaux partis politiques aurait aussi l'honneur de figurer sur ce tableau de chasse.

Au total ce sont plus de 210 000 sociétés basées au Panama qui sont ciblées, et les médias ont promis des révélations tout au long de la semaine. Pour l'heure la carte dynamique ci-dessous donne une idée de l'ampleur de cette affaire: Carte

Quels problèmes cette affaire soulève-t-elle?

Ces révélations sans précédent, soulèvent deux grandes équivoques: Premièrement, il semblerait que les puissants de ce monde n'aiment pas se plier aux règles qui nous concerne nous, gens du peuples, et qui plus est, aux règles qu'ils édictent parfois eux-mêmes!
Le second problème est relatif à l'origine de tout cet argent, car pour pouvoir profiter de sociétés offshores non déclarées, il faut généralement faire appel à de l'argent non déclaré et donc souvent sale. On peut donc présumer que de nombreux financements sont issus de détournements de fonds publiques, de corruptions, de trafics divers, et autres moyens peu scrupuleux de s'enrichir.



Au-delà de la franche rigolade que ces révélations m'ont fournie, la colère gronde toutefois. Bien que ce ne soit pas une découverte, il m'est extrêmement déplaisant de penser que les élites internationaux, en charge de "guider" les peuples du 21ème siècle soient les premiers à violer les règles, qu'ils encouragent publiquement, en raison de leurs instincts primaires nourris d'avidité. J'espère que cette affaire, encore à son commencement, poussera les peuples de notre Espèce à exiger plus de rigueur et de transparence de la part de nos leaders (une transparence totale même?).
Il est toutefois amusant de noter que Bashar Al-Assad, David Cameron, Vladimir Poutine et le roi de l'Arabie Saoudite ont caché leur argent au même endroit. A croire que l'argent n'a pas d'opinion politique.


Sapiens,
Lundi 04 avril 2016

Sahara occidental: les raisons de la discorde

Le monde regarde à nouveau en direction du Sahara Occidental. Ce territoire de la côte ouest africaine, grand comme la moitié de la France métropolitaine, annexé il y a quarante ans par le Maroc est toujours, aujourd'hui, un sujet de discorde. 



Rapide résumé historique:

Jusqu'au XVème siècle, différents peuples locaux prennent, tour à tour, le contrôle de ce territoire, de celui de la Mauritanie et du Maroc. Au XVIème siècle, l'Empire d'Espagne installe des forts sur le territoire du Sahara Occidental, entrant ainsi en conflit avec le Maroc. 

En 1884, l'Espagne place le territoire sous son protectorat, déployant des comptoirs commerciaux et une présence militaire. De 1912 à 1956, le Maroc devient, à son tour, un protectorat Franco-Espagnol. Il accède en 1956 à son indépendance et travaille alors à son unité territoriale. L'Espagne conserve tout de même le contrôle du Sahara Occidental.

En 1963, l'Algérie et le Maroc entrent en guerre à cause de l'impossibilité de trouver un accord au sujet de leur frontière commune. La situation avec la Mauritanie est également compliquée en raison de désaccords sur le contrôle du Sahara Occidental.

En 1975, le roi du Maroc, Hassan II organise la "Marche Verte": 350 000 volontaires marocains font une marche pacifique dans les territoires du Sahara Occidental pour encourager l'idée que ce territoire appartient au Royaume. En conséquence l'Espagne se retirera en 1976 après avoir défini avec le Maroc et la Mauritanie un partage du dit territoire à hauteur de deux tiers, un tiers, respectivement. Dès lors, le Front Polisario se créé avec pour but d'obtenir l'indépendance du Sahara occidental. Ce dernier obtient le soutien de l'Algérie, toujours en guerre avec le Maroc.

Après de nombreux affrontements, et un changement politique en Mauritanie dû à un putsch, un cessez-le-feu est décidé et la Mauritanie restitue le territoire du Sahara Occidental annexé, au Polisario. Immédiatement, le Maroc annonce l'annexion de ce territoire fraîchement rendu.

Le Polisario et le Maroc s'affronteront longuement; le Maroc décidant dans les années 80 de construire un mur séparant les 20% du Sahara Occidental sous contrôle rebelle, du territoire annexé. Surnommé le "mur de la honte" par ses détracteurs.

Finalement, un cessez-le-feu aura lieu en 1991 et l'ONU déploiera la force Minurso pour maintenir la stabilité dans la région. Depuis la situation n'a pas ou peu évoluée, les deux belligérants refusant de s'entendre sur une solution et notamment sur un vote.

Tout le problème repose sur l'avis de la Cour International de Justice en 1975 qui définie que bien que le Maroc et la Mauritanie aient des raisons de prétendre à la possession de ce territoire, elles ne suffisent pas à supplanter un vote d'autodétermination du peuple local. Le Maroc se positionnant alors en situation illégale vis-à-vis du droit international.


Les ressources du Sahara Occidental

Alors pourquoi le Maroc s'obstine tellement au contrôle de ce territoire désertique? En effet le Sahara Occidental ne dispose que de peu de ressources: un peu de bétail, des eaux riches en poissons permettant une pêche fructueuse, quelques gisement de minerais de fer mais surtout le phosphate!

Et oui, cette région du Sahara possède d'énormes ressources en phosphate, et cet élément est extrêmement nécessaire à l'espèce humaine.


Le Phosphore

Le phosphore est une des briques élémentaires de la Vie, issue du minerai de phosphate. Les plantes notamment ont un besoin naturel de se nourrir de cet élément. Il fait partie avec d'autres, tel que le potassium, des éléments qui ont permis la révolution agricole, grâce aux engrais modernes. Augmentant le rendement d'une parcelle de 150 000%! Nous lui devons, en conséquence, notre incroyable population sur Terre.

En effet la population humaine a crû de 2,5 milliards d'individus en 1950 à 7 milliards aujourd'hui. Et chacun d'entre nous a besoin d'être nourri. Le phosphate joue donc un rôle déterminant dans notre histoire et notre avenir.

Or le Sahara Occidental regorge de phosphate. La Chine, les USA et le Maroc produisent à eux-seuls plus de 80% de ce minerai. Et le Maroc l'exporte abondamment. Toutefois, la Chine est largement numéro un. En terme de réserves supposées, par contre, le Maroc et le Sahara Occidental disposeraient de 50 milliards de tonnes de phosphate contre seulement 4 milliards de tonnes pour la Chine. Soit 75% des réserves de la planète.

Et, il est aujourd'hui une grande question: au vu, de notre consommation abusive du phosphate, les réserves terrestres risquent de ne pas perdurer longtemps. Surtout avec une population qui continue de croître. On estime ainsi une pénurie d'ici un siècle de cet élément, comme le montre le modèle prévisionnel ici à gauche.





Le phosphate va donc devenir de plus en plus rare et, par conséquent, de plus en plus cher. La France achète, à l'heure actuelle, la tonne de ce minerai à 500€ pièce, qu'en sera-t-il lorsque les ressources seront moindres et que le Maroc disposera du monopole?

A 500€ pièce, les 50 milliards de tonnes supposées du Maroc et du Sahara Occidental valent la coquette somme de 25 mille milliards d'Euros! Nombre de discordes sur Terre ont lieu pour bien moins que cela.


Aujourd’hui

La situation s'est, à nouveau tendu, ces dernières semaines, en raison d'un discours du Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui qualifie la présence marocaine au Sahara Occidental "d'occupation". Cette déclaration a immédiatement engendré un regain de tension, le Maroc exige un retrait des troupes de l'ONU de son territoire contesté et à organisé des manifestations massives à l'encontre du Secrétaire Général en plein Rabat.


Sapiens,
Lundi, 04 Avril 2016.


dimanche 6 mars 2016

Corée du Nord: de la naissance de la dictature à la menace nucléaire

La Corée du Nord apparaît fréquemment en première page de l'actualité internationale, en raison de ses menaces militaires et exactions barbares à l'encontre de son propre peuple. Nous allons revenir ici sur la situation et ses origines, qui, vous allez voir, sont riches en originalités.


Au commencement était une nation unie
La Corée en tant que nation unie existe depuis le XIVème siècle, située entre la Chine à l'Ouest, la Russie au Nord-Est et le Japon de l'autre côté de la mer. Début 1900, le Japon place la Corée sous protectorat et en 1910 l'annexe à son Empire. La colonisation est violente, le Japon pioche allègrement dans les ressources de la péninsule et maltraite le peuple, réduisant même une partie de la population en esclavage. Cela provoque naturellement un soulèvement de la population coréenne, qui s'organise sous forme de résistance. Organisant attentats et révoltes populaires contre l'agresseur.

A l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon acte sa reddition, abandonnant les territoires annexés à son empire; ainsi Kim Il-Sung (grand-père de l'actuel dictateur) qui s'était imposé en tant que meneur de la résistance, s’octroie le poste de Secrétaire Général du Parti du Travail de Corée, dont l'idéologie est communiste.

En pleine initialisation de la Guerre Froide, l'Union Soviétique prend position dans le Nord de la Corée tandis que les USA, en réponse, s'installe au Sud. La double prise de position politique scinde le pays géographiquement de part et d'autre du 38eme Parallèle.
En 1948, la tenue d'élections libres au Sud engendre la création de la République de Corée, un mois plus tard le Nord annonce la naissance de la République Populaire Démocratique de Corée: la rupture s'encre en profondeur.


Une guerre pleine de rebondissements 
Tout commence en 1950, à la suite de nombreuses échauffourées à la frontière, le Nord déclenche l'invasion du Sud avec des milliers de soldats, qui en seulement 3 jours font tomber Séoul, la capitale adverse. 
L'ONU vote alors une résolution d'intervention entraînant l'envoi d'une force internationale qui renverse la situation. A peine quatre mois plus tard, les forces onusiennes, menées par les Etats-Unis repoussent l'assaillant et prennent le contrôle de Pyongyang, la capitale du Nord.
Alors que la péninsule est pratiquement sous contrôle des forces alliées, la Chine maoïste intervient dans le conflit en envoyant des centaines de milliers de combattants "volontaires" affronter la coalition onusienne, protégée par une couverture aérienne de l'aviation soviétique (!). Ils reprennent le contrôle du Nord et après une nouvelle incursion au sud un statu quo s’installe autour du 38eme parallèle.
En 1953, les deux Corée signent un armistice, elles sont donc toujours techniquement engagées dans une guerre, dont le statut est "suspendue". Et le Parallèle 38 devient une zone démilitarisée séparant les nations et coupant la péninsule coréenne en deux.


La naissance d'un régime de terreur unique en son genre
Le régime Nord-Coréen, sous couvert d'être "populaire et républicain" s'érige alors en monarchie-communiste (même Staline n'avait pas osé), c'est à dire que Kim Il-Sung est un dictateur communiste avec pour héritier son propre fils. (antagoniste?!).
La dictature prend forme et s'oriente dès la fin des affrontements vers un model auto-suffisant. Les frontières se ferment et il devient interdit de quitter le territoire, l'horreur s'installe alors doucement. 

L'Etat s'immisce dans tous les secteurs de la vie politique, économique et individuelle. La religion est interdite et est remplacée par le culte de la personnalité du dirigeant, l'expression d'avis contraires au régime punie, la propagande prend place sur tous les canaux de communication. Un petit Etat soviétique vient de naître.
Pour régler le problème de la dissidence, des camps d'internements apparaissent, envoyant des centaines de milliers d'individus vers la mort lente et douloureuse. Les arrestations arbitraires se font pour instaurer la peur systématique.

Peu d'informations sur ce qu'il se passe dans le pays fuitent vers l’extérieur. Les quelques témoins ayant réussi à fuir racontent alors la terreur:
Dans les années 80, des campagnes d'eugénismes ont lieu, les gens atteints de nanisme notamment subissent des stérilisations forcées. Les enfants handicapés et autistes disparaissent. 
Au début des années 90, la famine apparaît, elle emportera en sept ans entre un et trois millions de personnes sur les vingt-deux que le pays comptait. Aujourd'hui une théorie prend de l’ampleur sur cette famine qui aurait été, au moins partiellement, instrumentalisée par l'Etat pour faire disparaître les plus faibles, les plus pauvres, les plus vieux, une sorte de sélection naturelle artificielle... de l'eugénisme encore. L’espérance de vie moyenne passera de 69 ans à 64 entre 1991 et 1997 (cf. graphe).

En 2010, une nouvelle famine menace, des cas de cannibalismes sont remontés de différentes régions du pays. L'Etat concentré sur les dépenses militaires plutôt qu'à nourrir son peuple, ainsi 24% du PIB de la nation est investit dans le secteur militaire (4 milliards sur 17!), ce qui la place en tête des classements de la planète.

En 2014, un garde de camp fuit le pays, il racontera alors ses huit années en tant que bourreau au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies. Les tortures commises digne des médecins nazis, les expériences chimiques sur la population. Tout ce que l'être humain est capable de faire de pire, tout ce qui est au delà de l'imaginable.

On estime qu'à l'heure actuelle 100 000 personnes sont retenues dans ces camps de mort.


Une politique extérieure menaçante
La Corée du Nord n'a jamais arrêté de menacer ses voisins Sud-Coréens, Japonais et son grand adversaire idéologique: les USA. Les escarmouches avec la Corée du Sud sont fréquentes, bombardements, menaces, échanges de tirs, ont lieu tous les ans.
Cette stratégie de menaces par phase peut s'expliquer par une sorte de marché fait avec le monde: 

Lorsque la Corée du Nord, totalement isolée, nécessite de l'aide extérieure, telle que la nourriture, elle a pris l'habitude de menacer ses adversaires et calme la situation lorsque des livraisons, de vivres et autres biens, lui sont adressées.


La bombe atomique
En 1989, Kim Il-Sung, décide que le pays doit obtenir la bombe H. Pour cela il embauche Abdul Qadeer Khan, celui qui développa le programme nucléaire pakistanais avant de mettre à disposition son talent auprès de nombreuses nations, notamment l'Irak de Saddam Hussein, la Libye de Kaddafi, la Corée du Nord et l'Iran.
Le programme suit son cours et 3 essais nucléaires ont lieu avant le dernier en date: début janvier 2016. En parallèle, un autre programme existe, celui de développer des missiles balistiques longues portées. Ces missiles permettraient d'atteindre le territoire national des USA.
On comprend vite que cumulés, ces deux programmes pourrait permettre la mise en place d'une force de frappe nucléaire intercontinentale qui inquiète toute la communauté internationale. La Chine a même, et c'est une première, exprimé son vif mécontentement vis-à-vis de son protégé à ce sujet.

Toutefois les experts sont perplexes sur la capacité de la Corée du Nord a réellement avoir les compétences de créer des bombes atomiques et plus encore à les intégrer dans des missiles balistiques. Mais, à ce que l'on sait, la dictature-monarchique a probablement mis la main sur des armes nucléaires via le marché noir qui existe malheureusement sur ce type de "produits".

Enfin cette manœuvre agressive soulève également la question du bluff: la Corée du Nord n'essaierait-elle pas, une fois encore, d'obtenir l'attention du monde pour négocier la tranquillité en échange de biens de première nécessité dont la nation manque cruellement?

A la suite de cet événement, l'ONU a voté des sanctions, dont le contrôle systématique des conteneurs à destination de la dictature. Sanctions soutenues et encouragées par la Chine, cela mérite d'être souligné. La réponse Coréenne ne s'est pas faite attendre, Kim Jung-Un a annoncé le 04 mars 2016 que l'arsenal nucléaire devrait être prêt à l'emploi à tout instant.



Quelques petites anecdotes:
Lors de la contre-offensive chinoise contre les forces onusiennes, 600 000 combattants de l'armée populaire de Chine sont engagés dans la bataille. Après que Séoul soit à nouveau tombé aux mains de la Corée du Nord et de ses alliés, le général MacArthur, en charge de l'opération pour les forces de l'ONU, suggère de bombarder nucléairement la région chinoise de Mandchourie. Le président américain Truman refusera et finira par limoger le général.

Il fut également question de nucléariser la zone démilitarisée séparant les deux Corée pour s'assurer aucune nouvelle incursion du Nord vers le Sud.

Au total quasiment 3 millions de soldats chinois ont servis en Corée du Nord, pendant ce conflit et à sa suite, c'est 70% des effectifs de l'armée populaire de Chine.
La Corée du Nord vue de nuit:


Sapiens, 
le 04 mars 2016.




jeudi 25 février 2016

Comprendre l'opposition entre Sunnites et Chiites dans le monde Musulman

L'Islam compte 1,6 milliard de fidèles dans le monde et comme dans toutes les religions, il existe des courants plus où moins divergents. Nous allons dans cette publication faire la lumière sur ce qui différencie et oppose Sunnisme et Chiisme, les deux principales branches de la seconde plus grande religion de notre planète.

L'origine
Tout commence en 632, à la mort du prophète Mahomet, les Musulmans, jusqu'alors unis se trouvent face à l'épineuse question de la succession: qui deviendra le commandeur des croyants et gouvernera le royaume? Les Sunnites choisissent Abu Bakr, fidèle compagnon du prophète (et son beau-père) tandis que les Chiites soutiennent Ali, le gendre (et cousin) de Mahomet.
Royaume d'Abu Bakr - Soruce: Wikipedia
Les Sunnites l'emportent et Abu Bakr devient le premier Calife sur le territoire de l'actuelle péninsule arabique. Toutefois les Chiites n'abandonnent pas leur vision et continuent de considérer Ali comme le digne héritier du prophète.

A la mort d'Abu Bakr, Ali tente un retour en force mais se heurte aux héritiers du défunt, déclenchant une guerre qui durera 25 ans, jusqu'à son avènement en tant que Calife. Puis il mourut assassiné par des membres mécontents d'un sous-courant du Chiisme, relançant à nouveau la guerre de succession.

Depuis lors, et jusqu'à aujourd'hui, chacun des deux courants a gardé fidélité aux héritiers d'Abu Bakr pour les Sunnites et Ali pour les Chiites.

Au fil des siècles des différences d'appréciation de l'Islam sont apparues, nourrissant l'opposition fraternelle.


Les grandes différences
1. Le Coran: Pour les Sunnites, il est un ouvrage à caractère divin tandis que les Chiites, le voient comme une oeuvre humaine.

2. La Sunna: Les Sunnites sont en plus du Coran, fidèles à la Sunna. C'est la somme des paroles et actes du prophète, regroupés sous la forme de "l'enseignement du prophète". Ils tentent par son biais, de l'imiter dans leur mode de vie. Les Chiites sont plus favorables à une certaine forme de "libre arbitre" dans leur façon de vivre.

3. L'Imam: Pour les Sunnites l'Imam est un guide nommé par ses pairs, dont le rôle n'est pas capital; tandis que pour les Chiites, il est le trait-d'union divin entre les Hommes et Allah.


La querelle ravivée
Les Sunnites représentent 85% de la population musulmane dans le monde, les Chiites et ses courants affiliés constituent le reste. Jamais depuis son apparition les Chiites n'ont été majoritaires au sein de la communauté.

Carte des Sunnites & Chiites dans le monde - Source: lemonde.fr
En 1979, un événement majeur dans la relation entre les deux courants a eu lieu. La révolution populaire contre les Shahs d'Iran, porte l'Ayatollah Khomeini au pouvoir du pays. Un chef religieux Chiite se retrouve donc à la tête d'une nation musulmane.
Et plutôt que de faire profil bas, ce nouveau leader appelle ouvertement au renversement de Saddam Hussein son voisin irakien; au motif que ce dernier est Sunnite (et laïque!) dans un pays à majorité Chiite.
L'Arabie Saoudite voit d'un très mauvais œil ce nouveau joueur venu perturber les monarchies-religieuses dont le règne repose sur plusieurs siècles d'Histoire. Elle soutient donc l'Irak dans une guerre qui dura 8 ans et fit 1 000 000 de morts.

Dès lors, la rupture moderne est consommée et la rivalité se maintien jusqu'à aujourd'hui, accentuée par des enjeux politiques.

Querelle à nouveau, ravivée, à travers les récentes guerres du Moyen-Orient, où Sunnites et Chiites s'affrontent directement. Ainsi l'Iran a pris position dans la guerre civile Syrienne au profit du président-dictateur, Bashar Al-Assad, issu des Alaouites (sous-courant du Chiisme). Simultanément la révolte Chiite des Houthis au Yémen est soutenue par l'Iran tandis que les forces gouvernementales Sunnites sont supportées par l'Arabie Saoudite.
Ces affrontements indirectes (proxy wars en anglais) seront le sujet d'articles propres.


L'opposition actuelle entre ces deux courants repose désormais essentiellement sur une lutte d'influence, sous couvert de désaccords idéologiques, à travers laquelle, chaque régime souhaite la chute du modèle étatique de son adversaire, pour la simple est bonne raison que les deux sont antagonistes.

lundi 22 février 2016

Pétrole: une crise à la croisée des chemins

Mais qu'arrive-t'il au pétrole?! Son prix s'effondre et avec lui les marchés financiers, assombrissant à nouveau le climat économique déjà morose. Car en plus de définir le prix du carburant à la pompe il est un indicateur majeur de la finance mondiale.

Bien au-delà de 100$ le baril il y a encore un an et demi, il oscille désormais entre 30 et 40 dollars (moins 65%). A priori cela apparaît comme une bonne nouvelle, puisque nous paierons moins cher l'essence que nous mettons chaque jour dans nos véhicules. Malheureusement, si nous payons moins cher l'essence c'est l'économie internationale qui paie la différence et cela n'est bon pour aucun de nous.

Pourquoi? Et bien parce que le pétrole s'est imposé depuis plus d'un siècle comme une ressource clé dans le quotidien des 7 milliards d'êtres humains qui vivent aujourd'hui sur notre bonne vieille Terre. Et puisque cela concerne tout le monde, c'est donc un marché économique colossal. De très nombreuses sociétés ont une activité directement, ou indirectement, dépendante du pétrole et du gaz et si l'or noir est bien moins cher qu'il y a un an demi alors c'est bien moins rentable. Donc moins de chiffre d'affaires et donc moins d'argent. En plus des sociétés, beaucoup de gouvernements définissent une bonne part de leur budget d'Etat sur les revenus que le pétrole leur rapportera. Et oui, beaucoup d'Etats possèdent en mains propres des sociétés pétrolières, tel que le Nigéria, le Venezuela ou encore la Russie (nous y reviendrons plus tard).

A titre d'exemple, sur les vingt plus grosses sociétés de la planète (en chiffre d'affaires réalisé en 2014) neuf sont des sociétés dont l'activité est liée au pétrole et gaz! Neuf sur vingt c'est pas mal et la somme de leurs chiffres d'affaires annuels revient à 2 650 milliard de dollars; ce qui est à peu près le PIB de la France, 6ème puissance économique mondiale. Oui c'est beaucoup d'argent comme marché.

Alors pourquoi ce secteur tellement demandé se prend une claque? Il y a évidemment beaucoup de réponses à apporter à cette question. MAIS les principales ne sont pas si compliquées:

Premièrement la consommation mondiale de pétrole.
La consommation mondiale de pétrole augmente bel et bien, mais elle augmente moins vite que ce que l'on pensait: en simple, l'augmentation ralentie. La raison est essentiellement liée au ralentissement économique mondiale qui nous frappe depuis la crise de 2008, relayée par celle de 2011.

Deuxièmement, par l'exploitation du pétrole dit non conventionnel. C'est entre autres, le gaz de schiste. Et les américains ont misé gros sur ce dernier. Les grandes compagnies ont injecté des sommes colossales pour ce marché. Cette nouvelle production est venue enrichir le marché et puisque la demande n’augmente pas autant qu'attendue et bien cela à un impact sur les prix.

Enfin, pour des raisons géopolitiques et stratégiques: certains ont intérêt à ce que le prix du pétrole soit bas. Pour comprendre cela il faut concevoir comment le prix est défini:
C'est, comme pour tout marché, un jeu d'offre et de demande. Par conséquent tant que la demande est supérieure à l'offre le prix est censé monter. Depuis longtemps les pays exportateurs de pétrole ont établi une stratégie commune pour ajuster l'offre disponible (le pétrole mis sur le marché) pour maximiser son prix.
Tous les pays exportateurs ne font pas cause commune évidemment, ainsi l'OPEP qui regroupe 12 pays producteurs (essentiellement du Moyen-Orient, du nord de l’Amérique du sud et de l'Afrique du Nord) se sont unis. Mais la Chine, les USA et la Russie n'en font pas partie. Toutefois ce sont essentiellement les membres de l'OPEP qui définissent le prix depuis de nombreuses décennies car ils disposent des principales ressources mondiales et leur consommation est faible. Donc ils exportent et ils choisissent combien ils exportent.

Alors que s'est-il passé? L'Arabie Saoudite a changé de stratégie sur le prix du pétrole. En effet, pendant longtemps c'était elle qui définissait les choix de l'OPEP, et la stratégie consistait à un prix élevé qui lui permettait, à elle comme à ses camarades, de vendre au plus cher une denrée rare. Sauf que deux choses se sont produites et l'ont poussé à changer de stratégie: l'exploitation massive du gaz de schiste par les USA, les a amené à baisser les prix pour diminuer la rentabilité des compagnies américaines à exploiter ce type de pétrole. Et cela a fonctionné, nombre d'entre elles ont déjà fermé boutique en raison d'une perte de rentabilité telle, que l'investissement n'en valait plus la peine. Le deuxième élément repose sur des raisons purement idéologiques. Depuis plus de trente ans l'Arabie Saoudite est en guerre idéologique avec l'Iran. Cette guerre repose sur un schisme religieux entre les deux nations (Sunnites versus Chiites) et ils se détestent au plus haut point. Ainsi lorsque la communauté mondiale, menée par les USA a diminué les sanctions à l'encontre de l'Iran, ce dernier s'est vu autoriser à revendre son pétrole sur le marché traditionnel. Et l'Arabie, engagée au possible contre son ennemi, préfère gagner moins d'argent si ça empêche son adversaire de s'enrichir en retour.
Ainsi, en contradiction avec toutes les requêtes des pays membres de l'OPEP, l'Arabie saoudite a imposé son prix de vente au monde et puisque c'est un marché d'offre et demande, si un pays fait un prix bas, en des quantités suffisantes, alors le prix est bas.

En résumé, la consommation mondiale de pétrole croît moins que prévu, il y a de nouvelles formes de pétrole qui sont mises sur le marché ET l'Arabie Saoudite essaye de mettre à terre ses adversaires économiques et idéologiques.
Sauf que c'est un jeu dangereux car, ses réserves pétrolières sont restreintes et son argent n'est pas illimité, ainsi pour la première fois, la monarchie islamique s'expose de façon risquée pour atteindre ses objectifs géopolitiques.

L'impact sur l'économie mondiale est très fort car le pétrole est présent partout et depuis longtemps. C'est donc devenu un indicateur de santé financière en plus d'être un élément faisant partie prenante des budgets de nombreux Etats. Ainsi la Russie, déjà considérablement affectée par les sanctions qui l'ont visé suite à son ingérence en Ukraine (voir notre article sur le sujet ici), disposent d'un budget d'état dont 50% des revenus reposent sur la vente de gaz. Or le prix du gaz mondial est indexé sur celui du pétrole. Et le budget 2016 russe a été calculé en prévision sur un pétrole à 50$ le baril. A la date de rédaction de cet article le baril est à 34$ ce qui génère déjà un écart négatif de 16%. Rien qu'avec cette crise le budget russe a perdu 16% de sa valeur totale en un an!

Alors en rajoutant à tout cela la fragilité des marchés asiatiques, touchés par une crise de spéculation, le pétrole a ravivé une crise économique que nous avions tout juste commencé à digérer.

mercredi 30 juillet 2014

L'impact du dramatique vol MH17 sur la crise ukrainienne

Manifestement abattu au-dessus de la zone de guerre de l'est de l'Ukraine, cet événement est un tournant majeur dans l'évolution de la crise ukrainienne. Focalisant l'opinion publique internationale sur la situation, et poussant Moscou à accélérer sa stratégie d’interférence chez son voisin.

Le 17 juillet 2014, le vol MH17 de la tristement célèbre compagnie Malaysia Airlines, ralliant Amsterdam à Kuala Lumpur fut abattu par un missile au-dessus de la zone de conflit de la région du Donbass, où l'armée régulière ukrainienne combat les séparatistes pro-russes soutenus par le Kremlin voisin.
Alors, la grande interrogation à laquelle chacun a essayé d'apporter son analyse est, bien évidemment, que s'est-t-il passé? Et, qui est responsable?

mh17 passengerIl n'existe, à l'heure actuelle, pratiquement plus aucun doute sur la cause du crash du vol MH17, les premières analyses démontrent que l'avion a subit un impact de missile déchirant sa carlingue et provoquant une massive dépressurisation de l'appareil. Ce dernier s'écrasa ainsi dans la région du Donbass, 300 victimes innocentes à son bord.

Commençons notre analyse du sujet en s'inspirant des faits les plus logiques. Avant même de pointer un responsable du doigt, étudions qui des belligérants aurait pu provoquer ce drame:

L'armée régulière ukrainienne:
En pleine reconquête de l'est, utilisant troupes terrestres, blindés et bombardiers volants pour s'opposer aux rebelles remarquablement armés, elle n'a, à aucun moment, abattu un avion dans ce conflit puisque les rebelles n'en possèdent, tout simplement, aucun. Qui plus est, elle n'a pas à abattre d'avion russe non plus, ces derniers n'ayant pas encore été impliqués; cela signerait sinon une officialisation de l'entrée en guerre russe.

Les rebelles:
Eux ont abattus une vingtaine d'avions de combat ukrainiens depuis avril, utilisant du matériel provenant de Russie ou capturé dans les bases ukrainiennes conquises, comme le montre le récapitulatif ci-contre (Publié par THE WALL STREET JOURNAL).
Premier suspect dans cette affaire, au vu des statistiques des dernières semaines et notamment en raison du fait que le commandant en chef des rebelles séparatistes Alexander Khodakovsky, a donné une interview le 23 juillet à l'agence de presse internationale Reuters dans laquelle il confirmait avoir obtenu une batterie de missile sol-air par la Russie et que cette dernière avait, manifestement, été utilisée pour descendre le vol civil MH17. Il nia par la suite de telles déclarations, toutefois Reuters publia l'enregistrement audio. L'authentification de sa voix n'a pas encore été rendue possible.
Quoi qu'il soit dit, il apparaît plutôt aisé de croire à ne serait-ce qu'un accident, particulièrement grave, mais un accident provoqué par des rebelles tirant à tout va. Ce ne serait pas la première fois. Mais abattre un vol à cette altitude nécessite d'une part un matériel spécifique et surtout l'expérience et l'entraînement pour le manier, ce qui nous conduit inlassablement vers notre dernière possibilité.

La Russie:
La plus terrifiante des hypothèses. Car si la Russie est directement responsable de ce crash, cela ne peut être un accident. Un vol commercial voyage à 33 milles pieds en moyennes (soit 10 000 km), bien plus haut que les avions militaires ukrainiens (max 5 000 km), et l'armée russe sait indéniablement faire la différence.
Je dois avouer que ce scénario ne m'a pas semblé, ne serait-ce que probable au début; et pourtant, chaque nouveau jour vient apporter son lot d'indices venant soutenir cette effroyable supposition...
A noter qu'au moins sept des avions indiqués comme abattus dans le récapitulatif plus-haut, l'ont vraisemblablement été par des positions en territoires russes...

Quoi qu'il en soit, le système anti-aérien (de type BUK) plausiblement utilisé pour abattre le vol MH17 aurait quitté le sol de l'Ukraine le soir même de l'événement pour rentrer en Russie (d'où il provient) et probablement être détruit. De nombreux rapports indiquent avoir des informations visuelles du dit véhicule, retraçant même son cheminement exact depuis le crash. Le 28 juillet, Paris Match publia un article, photo à l'appuie du BUK voyageant en Russie, sur un camion volé à une société de transport de la ville de Donetsk: L'article de ParisMatch ici


Revenons maintenant aux événements qui se sont déroulés depuis ce crash.
Le 17 juillet donc, le vol commercial MH17 est abattu et s'écrase en zone occupée par les séparatistes. Dans les jours qui suivent, la zone reste inaccessible à tout organisme externe. Des témoignages (vidéos/photos incluses) indiquent des pillages sur les victimes du vol. Cela reste une tradition militaire russe, déjà évoquée lors du crash de l'avion présidentiel polonais en avril 2010.
Les responsables politiques et publics de la planète s'indignent de cette accident et réclame un accès au lieu du crash, notamment les autorités hollandaises, dont la majorité (198) des ressortissants était originaire. Les séparatistes donneront finalement les boîtes noires de l'avion, à l'exception du matériel de géolocalisation qui lui, aura été retiré, probablement pour encore une fois limiter l'accès aux preuves.
Les gouvernements hollandais et australien dépêchent alors sur place leurs équipes d'enquêteurs qui, encore à l'heure où j'écris ces lignes, n'auront pas eu la possibilité d'atteindre les restes de l'avion.

Ce crash aurait dû sonner la fin de l'intervention russe en Ukraine, toutefois, et contre toute attente, cela n'aura fait qu'accélérer la politique de perturbation russe dans la région.
Depuis le 16 juillet, la veille du crash, des rapports indiquent que des batteries de lance-missiles sol-sol de type Grad sont amassées côté russe et tirs sur les positions de l'armée régulière ukrainienne.
Dans la carte indiquée ci-contre (publié par http://mediarnbo.org/), on peut observer l'évolution de la situation militaire au 27 juillet. A noter, que l'armée régulière ukrainienne continue de gagner du terrain mais devrait rapidement se voir ralentie par la puissance de feu russe qui l'attend de pied ferme. Il est même probable que certaines villes reconquises aux rebelles, tombent à nouveau dans leurs mains ensanglantées. Je vous passe les dramatiques témoignages de fosses communes découvertes dans les zones libérées et d'esclavages sexuels.

Dans l'image ci-contre, publiées par le Ministère de la Défense Américaine, prise via leurs satellites de renseignements, les tirs de missiles Grad russes sont prouvés pour les dates des 25 et 26 juillet (à étudier pour les plus aguerris; d'autres photos sont également disponibles sur divers sites spécialisés):



Plus grave encore, le Pentagone, QG du Renseignement américain, vient confirmer les inquiétudes exacerbées par les nombreuses vidéos circulants déjà à travers le web montrant des convois composés d'un nombre incalculables de véhicules militaires russes traversant la frontière depuis déjà plusieurs jours, alimentant en hommes et matériels la rébellion.

Enfin, et probablement la plus désagréable de toutes ces nouvelles, l'un des ex-conseillers de Vladimir Poutine a déclaré lundi 28 juillet 2014 que l'abattage du vol MH17 n'a, selon lui, rien d'un accident est revêt un message adressé directement à l'Occident: n'interférez plus avec notre stratégie en Ukraine.
Poutine semble désormais prêt à tout pour conquérir ce territoire et prouver qu'il peut être le porteur des aspirations bellicistes d'un empire vaincu, blessé dans son orgueil par sa défaite passée rappelant à chacun l'Allemagne d'entre deux guerres, ivre du désir de redorer son blason et de renouer avec sa gloire d'antan. Pour atteindre ces objectifs, il semble que Poutine n'hésitera plus très longtemps à entrer en guerre ouverte et déclencher la redoutable invasion.


Il faut donc le dire, 100 ans après la Première Guerre Mondiale, le monde n’apparaît pas plus serein dans son développement, la guerre encore une fois aux portes de l'Europe... Nous sommes entrés malgré nous dans une nouvelle Guerre Froide opposant, sensiblement, les mêmes belligérants que lors de la précédente. Alors espérons, espérons que l'Humanité saura une fois encore mesurer son flirt avec la destruction, qu'elle aime tant fréquenter.

mercredi 16 juillet 2014

Comprendre la crise ukrainienne: De Maïdan à Donetsk en passant par Moscou

Dans cet article est exposé l'historique de la crise secouant l’Ukraine depuis la fin 2013 jusqu'à nos jours; depuis l'origine de la manifestation populaire à l'imminente menace d'entrée en guerre de la Russie.


Dès lors de la chute de l'Union Soviétique en 91, l'Occident manifeste un intérêt particulier à se rapprocher de l'Ukraine. Les Etats-Unis, notamment, versent régulièrement une subvention pécuniaire conséquente à l'ancien satellite soviétique dans l'espoir de maintenir la distance avec la Russie et ses rêves d'expansion.
Ainsi prenons comme point de départ à cette crise le rapprochement entre l'Union Européenne et l'Ukraine. Depuis de nombreuses années, Kiev est en pourparlers avec Bruxelles, l'objectif premier était d'intégrer l'Union mais ce souhait fut refoulé et les négociations s’orientèrent alors vers un "Accord d'Association" entre les deux parties. Cet accord permettrait un rapprochement économique, culturel et social. A l'issue de cette longue période de négociations, la décision semblait clair à chacun et le jour de la signature du traité vint. A cette période, le chef du pouvoir exécutif ukrainien se nommait encore Viktor Ianoukovytch. Contre toute attente, ce dernier déclina l'"Accord d'Association", provoquant la surprise de l'Europe d'une part mais aussi, et surtout, du peuple ukrainien, dont un nombre conséquent (majoritairement à l'ouest du fleuve Dniepr) soutenait le rapprochement, voir l'intégration à l'Europe (en 2008 déjà, 45% des ukrainiens soutenaient cette trajectoire). Il est à noter la séparation politique du pays transcrit géographiquement, entre l'est russophone et l'ouest pro-occidental.
Cet événement s'avéra être la chute du premier domino entraînant une escalade d'instabilité et s'achevant aujourd'hui dans une situation dramatique animée d'un climat fratricide.


L'Histoire de l'Ukraine ne peut être évoquée sans celle de la Russie. L'épisode de l'incorporation dans l'Union Soviétique, reste encore le plus douloureux de leur Histoire commune. Durant cette période, le peuple ukrainien aura vécu les pires souffrances que Staline pouvait imposer à ceux qu'il "n'appréciait" pas (voir l'Holodomor: l'extermination par la faim, plusieurs millions de morts entre 1931 et 1932).

Aujourd'hui l'Ukraine reste extrêmement
dépendante du gaz russe desservi dans le pays par l’impressionnant réseau de pipeline, permettant au Kremlin d'accroître son emprise sur l'ancien satellite, endetté monstrueusement auprès de son voisin (15 milliards de dollars de dette).
Or la Russie de Poutine, et ce n'est plus à prouver, est entrée il y a quelques années dans une ère d'expansion de sa zone d'influence et nous laisse subodorer son souhait de reconstituer l'empire déchu d'il y a 30 ans. Toutefois l'implication militaire, bien qu'indirecte, de Poutine en Ukraine relève d'un changement de tendance. En effet la voie de la diplomatie fut, à plusieurs reprises sur l'année passée, utilisée de façon remarquablement habile par le gouvernement russe et notamment son chef de la diplomatie Sergeï Lavrov pour défendre les intérêts de la nation. A la fois sur le sujet du Nucléaire Iranien et sur celui des Armes Chimiques Syrienne, l'herbe fut coupée sous le pied de l'Occident, soulignant les soupçons naissants que l'Ouest, et notamment les Etats-Unis ne sont plus la force diplomatique qu'ils fus autrefois. Ces événements ont probablement poussés la Russie à aller plus loin dans sa politique vis-à-vis de l'Ukraine. Vladimir Poutine nourrissant depuis de nombreuses années le rêve de ressusciter l'empire passé, sous la forme d'un union moderne nommé l'Union Eurasiatique. Dont l'Ukraine serait un maillon clé de par son poids économique et démographique.
(carte ci-dessus fournie par http://www.nationsonline.org/)

Kiev, fin novembre 2013, les partisans ukrainiens d'une intégration dans l'Europe se rassemblent en masse sur la place Maïdan. Cette place deviendra rapidement le point de ralliement de toute l'opposition populaire à son président. Lui et son gouvernement se voit reprochés tant le demi-tour dans le rapprochement vers l'Europe pour finalement s'offrir à la Russie, que la situation économique critique du pays.

Ainsi naquit le Mouvement EuroMaïdan (Maïdan étant la place de la libération à Kiev). Jusqu'à la fin de l'année, le mouvement se constitua de manifestations populaires avec de rares débordement. Mais en février 2014, on observa un changement radical, les manifestants montèrent à la charge contre les forces de l'ordre et le gouvernement réagit avec la mise en place d'une opération dite "anti-terroriste" avec l’autorisation d'utiliser la force létale. Un certain nombres de rapports ayant fuités par la suite, indiquent que Ianoukovytch avait donné des ordres clairs d'éradication de la révolte. Les manifestations dégénérèrent alors en heurts violents avec les forces de l'ordre, la guérilla se mit en place des deux côtés et en l'espace de quelques jours, 84 personnes perdirent la vie dans les combats urbains. A l'issue de cette flambée de violence, et progressivement abandonné par ses soutiens internes (certains élites politiques, militaires et de la police font le choix du peuple), Ianoukovytch est alors destitué le 21 février 2014 par le parlement, et prend la fuite. Rapidement suivie par une partie de l'Oligarchie souhaitant à tout prix, conserver son capital.

Le 28 février, alors que le pays travaille doucement à sa reconstruction, des unités terrestres non identifiables (russes) prennent le contrôle et verrouillent les aéroports de Simféropol et Sébastopole en Crimée. Le gouvernement ukrainien par intérim exige le retrait immédiat de ces soldats étrangers mais rien n'y fait.
Le 1er mars le gouverneur de la République autonome de Crimée appelle officiellement la Russie à venir protéger le peuple de Crimée, soi-disant en danger suite à une surprenante attaque du ministère de l'intérieur local. Le lendemain, le Parlement Russe vote l'autorisation de l'intervention. Le 11 mars le Conseil Suprême de Crimée déclare l'indépendance de la République de Crimée, puis 5 jours plus tard le peuple vote son rattachement à la Russie. Les troupes sur place encore fidèle à l'Ukraine dépose progressivement les armes, pris de cours et souvent sans ordre. Le gouvernement ukrainien craignant le dispositif russe déployé le long de sa frontière orientale préfère ne pas dépêcher de troupes pour sauver sa souveraineté sur l'île. 
L'intérêt particulier exprimé par la Russie au sujet de la Crimée s'explique, d'une part, par les ressources offshores de l'île, une réserve estimée à 45 trillion de mètres cubes de gas, et d'autre part, pour des raisons stratégiques. En effet, le port de Sébastopol (pointe ouest de l'île) est le dernier port d'accès russe à la mer méditerranée via la mer noire, puisque la guerre civile syrienne l'a privée du port de Tartus (sur la côte syrienne), port qui hébergeait une partie de sa flotte avec accès immédiat à la méditerranée.
L'Occident répondra à cette annexion par un volet de sanctions contre les membres du pouvoir politique russe. (carte ci-dessus fournie par http://www.nationsonline.org/)

La région du Donbass ukrainien (extrême est), ancien foyer de l'extraction de houille sous l'ère soviétique, s'est vu animée de tension à partir de début mars. Une partie de ses citoyens lançant un mouvement de contre-révolte. A noter que cette région à vu naître le président déchu Ianoukovitch. La contestation de la révolution a progressivement dégénérée dans une lutte armée pour faire sécession avec l'Ukraine et intégrer la Fédération des Russies. Les forces militaires ukrainienne furent dépassées durant les premières semaines en raison de l'intervention de mercenaires russes (issues des régions de Tchétchénie et Daguestan pour bonne part d'entres eux). Ce nouvel adversaire, fortement soutenue en armes et matériels conquit progressivement la majeure surface du Donbass. Cela, sans compter les désertions et corruption du côté ukrainien. Toutefois en juin, les forces ukrainiennes se réorganisèrent et cessèrent de perdre du terrain.
Fin juin, faisant suite à l’élection de son nouveau président Petro Porochenko, les forces ukrainiennes amassées le long de la bordure régionale (voir carte ci-contre - situation à début juillet) lancent l'assaut contre les villes frontalières Kramatorsk et Sloviansk, qui retournèrent sous drapeau ukrainien. Les rebelles pro-russes battent alors en retraite vers Donetsk, une des principales villes économiques d’Ukraine et capitale régionale officieuse du Donbass.

Depuis le 8 juillet de nombreux et d'importants convoies militaires ukrainien ont lieu à une vingtaine de kilomètres de Donetsk. Depuis, l'affrontement larvé oppose armée régulière et séparatistes aux portes de la ville; ville dont la majorité des ponts ont été coupés à l'aide d’explosifs par les rebelles pour ralentir la progression des troupes gouvernementales.


Alors quelle issue possible pour cette crise? Le gouvernement ukrainien a affirmé clairement sa politique de reconquête de l'est et a, notamment déclaré que Donetsk et la région du Donbass dans son ensemble serait de nouveau ukrainiennes d'ici début août. Pour cela ils misent sur leur supériorité numérique, en effet 10 000 rebelles pro-russes font face aux 30 000 hommes de l'armée régulière. Mais cette stratégie ne prend pas en compte l'intervention russe. Intervention qui semble de plus en plus probable au vu des rapports des derniers jours. Le 4 juillet, 40 000 soldats russes étaient positionnés à la frontière (et 22 000 en Crimée). Le 11 dans la journée, plusieurs convois de blindés russes ont été aperçu se déplaçant avec les symboles M.C. pour Peace Keeper à la frontière du Donbass. Méthode utilisée en 2008 lors de l'intervention en Ossétie du Sud, Géorgie. A noter qu'à l'époque, la Russie avait obtenu, des années plus tôt, un mandat officiel de l'ONU pour assurer la paix et la stabilité sur place, et qui fut finalement utilisé pour détruire l'armée géorgienne fasse aux séparatistes, scénario tristement similaire à ce que vit l’Ukraine aujourd'hui... Ainsi il est à prévoir que la tragédie qui se joue en ce moment même en Ukraine ne s'arrêtera pas à la perte de la Crimée et il est à craindre une annexion massive de son territoire en totale contradiction avec le respect de l'intégrité territoriale que l'on pourrait espérer au 21ème siècle de l’Ère Commune de l'espèce humaine.



Les derniers rapports indiquent que des mouvements de troupes russes ont lieu à la frontière et que l'intervention en Ukraine est imminente.

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